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Basilique nationale du Sacré-Cœur, Espace Cardinal Danneels, Koekelberg, Bruxelles, Belgique

Basilique nationale du Sacré-Cœur, Espace Cardinal Danneels, Koekelberg, Bruxelles, Belgique

  • 2016
  • Basiliekvoorplein 1, 1083 Brussel, Belgique

La Basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg est ouverte :
– en été de 08h00 à 18h00

– en hiver de 10h00 à 17h00.
Métro : Simonis (lignes 2 et 6).

Koekelberg, installée sur un plateau dominant l’agglomération, est l’une des dix-neuf communes qui composent Bruxelles. En 1880, Victor Besme, chef du service chargé de l’aménagement des faubourgs de Bruxelles, dépose le plan définitif d’aménagement du plateau de Koekelberg. Faute de pouvoir y établir le panthéon national dont il rêvait, le roi Léopold II fait le choix d’édifier une basilique, l’actuelle basilique du Sacré-Cœur, directement inspirée de celle construite peu avant à Paris sur les hauteurs de Montmartre.

L’épiscopat choisit de faire appel à l’architecte Albert Van Huffel qui propose une conception moderne à la structure de béton armé : la présentation de la maquette à l’exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris, en 1925, lui permet de remporter le grand prix d’architecture.

Le plan de l’édifice reprend la croix latine et des coupoles héritées du style byzantin. L’organisation interne devant permettre d’accueillir à la fois processions et grandes cérémonies tout en remplissant un rôle d’église paroissiale, l’architecte conçoit une église de plan centré, ménageant de multiples espaces modulables. Pour les grandes cérémonies, les quatre bras convergeant vers le chœur, matérialisé par le maître-autel placé sous la coupole, peuvent accueillir jusqu’à vingt mille personnes. À l’arrière du chœur, l’abside possède son propre autel servant à la vie quotidienne de la paroisse. Chaque transept comprend une chapelle latérale disposant de son entrée et de son autel. Enfin, les dix chapelles rayonnantes sont logées à l’extrémité des transepts plutôt que dans l’abside. Un déambulatoire court tout le long des côtés nord et sud du vaisseau principal, en passant par les transepts avec leurs portes. Les parcours nord et sud du déambulatoire se rejoignant dans le bas-côté de l’abside, permettant ainsi les processions autour du chœur ainsi que la circulation des assistants.

Le 28 janvier 1952, le pape Pie XII lui attribue le titre de basilica minor. En 1953, l’entrée principale est flanquée de deux tours élancées, coiffées d’une coupole. Cinq ans plus tard, le transept sud, à gauche de l’entrée, est terminé, le transept nord venant bientôt équilibrer l’édifice en 1962. La coupole est achevée avant l’inauguration, le 11 novembre 1970, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’épiscopat du cardinal Léon-Joseph Suenens. L’imposante basilique reste l’une des plus grandes églises du monde, dont la surface s’apparente à la basilique Notre-Dame-de-la-Paix à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, l’église Saint-Pierre de Rome, la cathédrale Saint-Paul à Londres ou encore l’église Santa Maria Dei Fiori à Florence.

Les premiers vitraux furent installés en 1937. La collection s’est ensuite enrichie au fil du temps, jusqu’à la plus récente acquisition des œuvres de Kim En Joong, créées spécialement en 2016 pour la basilique. Une vingtaine d’artistes, pour la plupart originaires de Belgique, ont contribué à l’ornementation des baies. L’artiste Louis-Charles Crespin (1892-1953) et le verrier Florent-Prosper Colpaert (1886-1940), qui ont reçu de l’architecte Albert Van Huffel les premières commandes de vitraux pour la basilique, Margot Weemaes (1909- 1993) et Jean Slagmuylder (1901-1968) qui ont créé et réalisé les six grandes verrières de l’abside sur les thèmes de l’Eucharistie et de l’Adoration, Anto  Carte (1886-1954) et Frans-David Crickx (1893-1979) qui ont orné les huit grandes fenêtres de la nef illustrant diverses scènes de la vie de Jésus, ou encore Joseph Osterrath (1845-1898) qui illustra la Sainte Famille. Jan Huet (1903-1976) a livré entre 1957 et 1962 six verrières sur lesquelles figurent des personnalités religieuses de Belgique, Ri Coëme (1914-1979) a créé 28 verrières pour la basilique, Théodora Veranneman (1930-) a imaginé un ensemble de vitraux commémorant la Seconde Guerre mondiale dans une chapelle dédiée à la Royal Air Force. D’autres artistes-verriers, enfin, ont contribué plus récemment à l’embellissement de la basilique comme Pierre Majerus (1941-1994) : ou Michel Maertens (1921-2006).

Kim En Joong est venu s’inscrire dans cette lignée d’artistes en réalisant une première verrière en 2016, intitulée « Le Père Céleste », en hommage au cardinal Godfried Danneels. Les deux hommes sont en effet liés par une profonde amitié depuis de longues années. Cette verrière a été installée dans un espace d’exposition consacré aux œuvres du père Kim En Joong et dédié au cardinal. Un lieu situé dans la galerie nord-ouest, qui surplombe la basilique en son pourtour à dix mètres de hauteur. Le volume, majestueux, étant pourvu de trois baies, cette première œuvre, partie d’un triptyque à venir, a été installée dans la croisée centrale. L’inauguration de ce vitrail s’est déroulée le 5 juin 2016, en présence de l’artiste et du cardinal Danneels.

Raoul Maria de Puydt écrit dans le préambule du catalogue, édité à cette occasion: « La force du lien de l’amitié entre Godfried Danneels, le cardinal, l’admirateur de la beauté, et le père Kim, l’évangéliste-artiste, leur donne l’occasion de créer des livres d’art en commun: un dialogue permanent entre l’est et l’ouest qui  se concrétise en deux éditions de luxe : « La Croix » (2002) et  « La Résurrection » (2008), et culmine par la construction de l’espace Cardinal Godfried Danneels dans les galeries de la basilique Nationale du Sacré-Cœur de Koekelberg à Bruxelles, capitale de l’Europe, avec en exclusivité l’œuvre de Kim En Joong. Le cardinal est, depuis 2007, président d’honneur de l’Institut Kim En Joong, institution de droit suisse ayant son siège à Paris. Kim En Joong a désormais son espace méditatif perpétuel à Bruxelles comme Matisse avec la chapelle du Rosaire à Vence, comme Picasso à Vallauris , comme Roger Raveel en la chapelle de Machelen-sur-Lys, ou encore comme la chapelle Rothko à Houston, au Texas. »

Deux autres verrières sont inaugurées le 17 août 2017, pour les soixante ans de sacerdoce du cardinal Godfried Danneels. À cette occasion une eucharistie a été célébrée à la basilique, présidée par le cardinal Jozef de Kesel. Ces deux verrières sont venues encadrer, de part et d’autre, la première œuvre du père Kim En Joong. L’ensemble, baptisé « Hommage à la Sainte Trinité », est réalisé dans trois tonalités distinctes : le vitrail central dans les tons chauds rouge orangé, les deux autres dans les tons bleus, pour l’un et jaune orangé pour l’autre. Chaque verrière est composée de quatre lancettes, les deux plus hautes au centre, les deux plus petites les entourant de part et d’autre. Les plus hautes comportent cinq partitions, les plus basses quatre partitions.

La réalisation a été conduite à l’atelier Derix, à Taunusstein, en Allemagne. Les maquettes ont été scannées puis transposées à l’échelle un pour réaliser les cartons d’exécution. Un cinquième de la superficie des vitraux est réalisé avec des verres antiques soufflés à la bouche provenant de la verrerie Lamberts en Allemagne. Le reste a été peint sur un verre float porteur. Les découpes sont ensuite meulées avec précision afin d’obtenir une parfaite incrustation des verres antiques dans le verre float. Les verres sont alors recouverts d’une cire d’abeille, de vernis d’asphalte ou de film plastique, puis gravés à l’acide fluorhydrique sur les parties réservées. Des lasures avec émaux sont appliquées sur les deux faces des verres, avant les cuissons et le trempage pour obtenir un verre sécurisé.

 

Une installation permanente de nombreuses créations de Kim En Joong a été intégrée à l’aménagement de l’espace Cardinal-Danneels : neuf lithographies créées pour « La Croix », dix triptyques lithographiques imaginés pour « La Résurrection » et trente-trois lithographies ayant pour thème « La vie de Jésus », où le père Kim raconte les trente-trois années de la vie du Seigneur avec une courte phrase de méditation ajoutée de la main du cardinal. Raoul Maria de Puydt décrit ces différentes œuvres : « Sous la coupole de la galerie, ont été accrochés un ensemble de neuf toiles de grand format, suspendues les unes à côté des autres et formant une œuvre à part entière, « Les huit Béatitudes et saint Dominique ». Nous retrouvons les huit Béatitudes dans l’Évangile de Matthieu (5,1-12) dans le Sermon sur la Montagne : – Joie de ceux qui sont à bout de souffle, le règne des Cieux est à eux (5,3). – Joie des éplorés, leur deuil sera plus léger (5,4). – Joie des tolérants, ils auront la terre en héritage (5, 5). – Joie de ceux qui ont faim et soif de justice, ils seront comblés (5,6). – Joie des êtres compatissants, ils éveilleront la compassion (5,7). – Joie des cœurs limpides, ils verront Dieu (5,8). – Joie des conciliateurs, ils seront appelés enfants de Dieu (5,9). – Joie des justes que l’on inquiète, le règne des Cieux leur appartient (5,10).

Elles sont toutes les huit des ensembles de couleurs, qui réunissent comme des sœurs une vague d’amour, qui occasionne au travers de nous un tsunami de couleurs. Dans certaines toiles, la couleur orange l’emporte, dans d’autres, le noir ou le vert, ou même les deux dominent. Malgré tout, chaque toile est devenue un mélange de variétés de couleurs, qui couvre nos rétines avec abondance, comme un fourmillement céleste de couleurs. La neuvième toile est un hommage à saint Dominique Guzman (1170-1221), fondateur de l’Ordre des Dominicains, officiellement reconnu par le pape Innocent III durant le quatrième concile du Latran, en 1215, qui ont été chargés par le pape de lutter contre les hérétiques cathares dans le Languedoc. Kim En Joong accomplit la spiritualité dominicaine « laudare, benedicere, praedicare », « glorifier, bénir, proclamer » avec la couleur. La couleur prépondérante en est le bleu, complétée par les autres couleurs de l’arc-en-ciel. » Sept vases en céramique complétaient l’exposition. « Les six vases de Cana symbolisent le premier miracle de Jésus, lorsqu’il changea, au cours d’un repas de mariage, l’eau en vin. Un septième vase, en hommage à la paix, complète l’ensemble. L’artiste Kim En Joong, qui depuis sa jeunesse compatit à la séparation de son pays de naissance, la Corée, apporte avec ce vase à part un hommage à la paix pour la Belgique fédérale », ajoutait Raoul Maria de Puydt.

 

« A l’occasion des 60 ans de sacerdoce du cardinal Godfried Danneels, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, une eucharistie festive a été célébrée à la basilique de Koekelberg, présidée par le cardinal Jozef de Kesel. L’occasion également pour ce grand amateur d’art contemporain d’inaugurer les vitraux réalisés par l’un de ses amis, le frère Kim En Joong.

C’est une image de fraternité et d’amitié que donnait, ce 17 août, à la Basilique de Koekelberg, l’Eglise de Belgique autour de l’un de ses prélats, le Cardinal Godfried Danneels.

Jamais, il ne l’a caché. Le Cardinal Danneels prie et médite, souvent en osmose, avec les œuvres d’artistes qui offrent leur savoir-faire à la beauté et à la spiritualité sous toutes ses formes. Quoi de plus normal qu’il croise alors les pas du frère Kim En Joong. Un dominicain, d’origine coréenne, dont le travail sur les chemins escarpés de l’art abstrait n’a pas cessé d’étonner et qui a trouvé un succès exceptionnel et mondial, aussi bien par ses toiles que ses vitraux ou encore ses céramiques.

De cette amitié, des projets vont naître et se matérialiser. Pour les 80 ans du Cardinal, le frère Kim En Joong se lance dans la création de 80 céramiques.

Ce jeudi 17 août, les deux hommes se sont retrouvés en la basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg. Un moment d’émotion pour ces amoureux de l’art moderne et contemporain. Un moment unique aussi pour le frère Kim avec l’inauguration de deux nouveaux vitraux qui complètent ainsi « Un hommage à la Sainte- Trinité ». »