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Maison Pierre-Seilhan, Oratoire, Toulouse, France

Maison Pierre-Seilhan, Oratoire, Toulouse, France

  • 2011
  • 7 place du Parlement Toulouse 31000

La Maison Pierre-Seilhan est édifiée sur la rive droite de la Garonne, en face du parlement, aujourd’hui palais de justice. Elle appartenait au père de Pierre Seilhan qui la reçut en héritage avant de la donner à Dominique de Guzman. L’acte de donation daté du 25 avril 1215 est conservé aux archives nationales de Paris. Saint Dominique est en effet dans la région depuis 1203, prêchant la foi chrétienne face aux cathares, entre Carcassonne et Toulouse. Adossée à l’enceinte gallo-romaine qui existe encore au Moyen Âge, et construite en briques roses, la maison abritera ainsi saint Dominique et ses premiers compagnons.

La vie dominicaine va naître en ces lieux, d’abord vie communautaire de frères mendiants, puis vouée à la prédication, notamment envers les cathares. Dominique va vivre là, avant de partir à Rome en 1216, où par une bulle du pape Honorius III, datée du 22 décembre, sera confirmée la fondation de l’Ordre des Prêcheurs.

Lieu de la mémoire dominicaine, la maison devient rapidement un lieu de pèlerinage pour les frères et les sœurs de l’Ordre, bien que le grand couvent dominicain toulousain devînt, à partir de la fin du XIIIème siècle, le couvent des Jacobins. Transformée au XVIIème siècle, la maison a conservé des éléments de sa chapelle d’origine, ornée d’un plafond à caissons qui présente quinze épisodes de la vie de saint Dominique. Le cœur de la maison est la pièce où, selon la tradition, le saint se reposait. Appelée la chambre de saint Dominique, elle a été transformée en oratoire, où chacun peut aujourd’hui venir se recueillir et prier. C’est dans cet oratoire qu’est intervenu le père Kim En Joong, en 2011. À l’occasion du huit centième anniversaire de l’Ordre, le frère François Daguet, dominicain responsable de la maison, a naturellement pensé au père Kim En Joong pour créer un vitrail, en hommage au saint, qui viendrait orner l’unique baie de l’oratoire.

L’artiste, venu à Toulouse, s’est interrogé : « Comment parviendrais-je à évoquer saint Dominique ? » Lorsqu’il s’est mis au travail au sein de l’atelier Loire, il a alors peint trois vitraux aux couleurs de l’Ordre dans les tons noir et blanc, un blanc laiteux transparent qui laisse entrer la lumière. La baie donne effectivement sur l’angle d’une courette sombre aux murs de briques pour l’un, et habillé d’un enduit clair pour l’autre. La transparence du vitrail laisse ainsi apparaître, selon la position de l’observateur, le fond rose ou le fond blanc. L’un des trois vitraux a été choisi pour être installé dans la baie. Au centre, le rouge symbolise la vie, le sang de la Passion, et la passion de la prédication, tandis que deux diagonales jaunes expriment la joie. Monté sur deux pivots hauts et bas, il peut être entrouvert pour laisser entrer l’air, un loquet assurant la fermeture. Le vitrail a été peint sur des verres incolores de huit millimètres, thermoformés, émaillés et trempés.

La bénédiction par Pierre de Bergé, recteur de l’institut catholique de Toulouse, a eu lieu le 8 décembre 2011. Sur le carton d’invitation, on pouvait lire : « La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point saisie (Jn 1,5) ».