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C’est à quelques kilomètres de Chomelix, en Haute-Loire, que se trouve le monastère de Sereys, dont l’origine remonte au début du XIVe siècle, lorsque Guilhaume-Adam de Sereys, seigneur deSereys de Saint-Jean-de-Nay édifia son château. Le château fut incendié en 1793 par les révolutionnaires de Craponne-sur-Arzon et de Chomelix, sous les yeux de Benoît de La Chassagne de Sereys. En 1939, ses arrière-petits-enfants vendirent le domaine de Sereys à l’association « Cité des jeunes » du Puy-en-Velay, qui y organisèrent alors des colonies d’été pour enfants. Plus tard, les écoles de Prière, organisées par l’association « La source », ont élu domicile dans les murs de l’ancien château, proposant aux jeunes et aux enfants des temps de formation spirituelle et de détente dans le bucolique paysage de Sereys.
En 2007, c’est au tour de la Fraternité bénédictine « Cœur de Jésus, Source de vie » de s’installer à Sereys. La Fraternité est née en l’année jubilaire 2000. Elle comporte une fraternité monastique, implantée au monastère Notre-Dame de Sereys, et une fraternité laïque et sacerdotale, répartie dans plusieurs régions françaises. Fidèle à la grande tradition reçue de saint Antoine et des Pères du désert, la fraternité monastique adopte pour règle de vie la Règle de saint Benoît, marquée par la prière, le travail et l’accueil. Elle comporte une branche masculine et féminine. Participant pleinement du charisme de la communauté, les membres laïcs ne sont pas appelés à vivre au monastère, mais y viennent régulièrement pour des temps de prière, de formation et de partage. Sereys accueille aussi des groupes désireux de partager la vie monastique en recevant un enseignement : scouts, équipes Notre-Dame, groupes paroissiaux, groupes de prière, de catéchistes.
La chapelle Notre-Dame est installée dans une dépendance du château de Sereys, datant du XIIIe siècle. Elle a été construite, en dialogue avec la Fraternité, par l’architecte chamaliérois Jean-François Panthéon et fait partie d’un projet global, un programme qui associe un ensemble monastique et un espace de séminaires, comprenant une salle de conférences, une hôtellerie et les lieux de vie de la communauté, le tout organisé autour d’un jardin.
L’œuvre de Kim En Joong à Sereys s’inscrit dans ce contexte. L’artiste a créé cinq vitraux qui ont été réalisés par l’atelier Loire à Chartres. Quatre vitraux sont orientés au sud-est et installés, deux dans la porte d’accès à la chapelle, deux dans les baies encadrant la porte, le cinquième dans l’oculus du pignon sud-ouest. Les deux vitraux, inclus dans la porte de la chapelle, sont consacrés à la Sainte Trinité. En plaçant la Trinité au centre de son œuvre, l’artiste nous conduit à la Source, à l’origine de tout. Le dernier vitrail de la façade sud-est du bâtiment est dédié à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, pour laquelle le prêtre dominicain a une profonde vénération. De la bouche du père Kim En Joong, nous savons que ce vitrail évoque la prière du Magnificat. À l’office des vêpres, cette prière de louange de la Vierge Marie, lors de sa rencontre avec sa cousine Élisabeth, fait pendant à la prière du Benedictus. Elle accompagne la tombée du jour.
En dédiant un vitrail à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le père Kim En Joong laisse entrevoir, avec pudeur, une dimension de sa propre spiritualité et de ses amitiés avec le Ciel. Il évoque au détour d’un vitrail l’une des figures majeures dont il s’est nourri et qui l’a inspiré. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne des missions, s’illustre par sa « petite voie », celle de l’enfance, de l’absolue confiance et de l’abandon à Dieu. Dans cette dédicace, l’artiste nous montre que l’amitié des saints fait partie de notre vie ainsi que leur accompagnement. Ressuscités par le baptême, nous sommes citoyens des cieux. Depuis la venue du Christ sur la terre et sa montée au Ciel lors de l’Ascension, les cieux sont ouverts. Les saints qui sont vivants au Ciel prient pour nous, nous parlent, nous entourent de leur amitié et de leur aide. »
Les vitraux ont été créés en 2014 à l’atelier Loire. Ils ont été peints par l’artiste à la grisaille et à l’émail, sur des verres de six millimètres. Trempés, ils ont été assemblés en vitrage isolant avec des verres feuilletés. La peinture, translucide, n’est pas venue couvrir la surface totale des verres, laissant ainsi aux vitraux beaucoup de transparence, comme l’explique le père Hugues Minguet : « Le père Kim En Joong a voulu, par le jeu de la transparence, que la nature soit l’arrière-fond vivant de ses vitraux. Comme des tableaux vivants, ils se renouvellent au gré des saisons.
Les vitraux du père Kim En Joong ne reçoivent pas uniquement la lumière qui vient du Ciel. Ils ouvrent sur la nature, sur le créé. Lumière d’en Haut et création dialoguent dans une unité profonde. La nature n’est pas coupée du surnaturel qui en est l’origine et la fin. L’artiste s’inscrit ici dans la grande tradition de la Bible et des Pères de l’Église. Nous entendons, derrière son œuvre, les paroles d’un saint Augustin : « Tu nous as faits pour toi Seigneur, et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne demeure en toi », ou d’un saint Irénée : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. »
La chapelle a été consacrée par Mgr Henri Brincard, évêque du Puy-en-Velay, le 10 avril 2010, et les vitraux bénis le 6 août 2014. Monseigneur Henri Brincard entretenait des liens de profonde amitié et d’estime réciproque avec le père Kim En Joong.