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Mably est une commune du département de la Loire, située dans l’agglomération roannaise. La mairie, installée depuis 1920 dans une maison bourgeoise, communément appelée « le château », était devenue, petit à petit, trop étroite. En 2005, le bâtiment originel a fait l’objet d’un réaménagement complet pour installer le service social et scolaire. Les études préliminaires sont lancées en 2006. En juillet 2008, un concours restreint de maîtrise d’œuvre est lancé entre trois candidats préalablement sélectionnés pour leurs compétences ; c’est l’architecte Yves Perret qui est retenu, répondant en tout point aux exigences du programme.
Pour le maire, il n’est pas anodin d’avoir fait appel au père Kim En Joong. Il estime important de soumettre en perspective une dimension spirituelle dans un lieu de débat, afin d’y apporter quelque sérénité. Jean-Jacques Ladet observe une grande fusion entre l’architecture d’Yves Perret et le travail de l’artiste, et note une cohérence, une simplicité et une complémentarité : « À une volonté, lumière et couleur, sont venus se greffer des hasards : la visite de Montceaux-l’Étoile, la rencontre avec le père Kim, l’entente entre l’architecte et l’artiste… »
Les baies sont réparties entre le rez-de-chaussée et l’étage du bâtiment : les quatre vitraux intérieurs du rez-de-chaussée encadrent les portes d’accès à la salle des mariages et des délibérations du conseil municipal.
Les cinq vitraux de l’étage sont installés en imposte au-dessus de ces mêmes portes, occupant une surface de plus de douze mètres carrés. Orientés plein ouest, vers le parc, ils éclairent à la fois le hall d’accueil et la mezzanine de l’étage. Les projections de couleur, en fin d’après-midi, baignent l’entier et haut volume de réception du public d’une lumière chaude et accueillante. Les vitraux ont
été réalisés au sein de l’atelier Loire. Le père Kim En Joong a peint à la grisaille, aux émaux et céments sur des verres incolores de huit millimètres, préalablement thermoformés.
La nouvelle mairie et ses vitraux ont été inaugurés le 16 février 2013. À cette occasion, l’artiste déclarait : « La lumière vient d’en haut et non pas de moi. Il faut penser toujours comment la lumière vient d’en haut : c’est un mystère. Le maître de la lumière, c’est le maître du ciel et de la terre. Il faut se soumettre. La matière, le verre et le thermoformage, et la peinture : trois dimensions. Il faut chercher dans l’art ce que l’on ne voit pas dans le monde réel. Quand on cherche, la lumière éclaire. Il faut associer espace généreux et discrétion silencieuse. »
Jean-Jacques Ladet rappelait l’esprit qui avait conduit à ces choix : « Relevant sans aucun doute de l’universel, s’est imposée rapidement l’idée d’un service demandé au père Kim, non plus au service de l’art roman, mais au service de ce lieu laïc et républicain, que nous occupons aujourd’hui, lieu où femmes et hommes se retrouvent pour construire ensemble la cité d’aujourd’hui et préparer la cité de demain. Lieu de créativité, lieu d’affrontements parfois, lieu de la parole partagée, lieu où le
silence se fait rare, sans doute l’éloignement des lieux si différents que sont l’église de Montceaux-l’Étoile et la mairie de Mably. Percevons-nous aussi peut-être une interrogation sur la présence du religieux dans ce lieu de laïcité… Expérience de la couleur et de la lumière dans une mobilité attendue au fil du parcours solaire, dans une projection spatiale, chaque fois différente et qui embrase et embrasera plus encore notre univers. « Tout mon art est d’aller, dites-vous, des ténèbres vers la lumière », vous nous aidez au quotidien dans nos tâches à rechercher cette part lieu enfin où nos valeurs d’humanité appellent à l’aspiration du bien vivre ensemble. Percevons-nous de lumière, sans doute « d’illumination fugace », qui nous projette vers une meilleure compréhension du monde qui nous entoure. Vous dites également, père Kim, dans un ouvrage qui vous est consacré : « Rendre le monde invisible accessible à ceux qui accueillent la vraie lumière. » C’est la liberté que vous nous offrez aujourd’hui, liberté de cet invisible, liberté du choix de cette vraie lumière dans un voir et recevoir permanent, solitaire et tout à la fois partagé. Soyez-en profondément remercié. »
Pour la première fois, le Père Kim En Joong crée des vitraux pour un lieu laïc, 9 baies de 16 m2 de vitraux sont inaugurés le 6 février 2013, en présence du Maire de Mably Jean-Jacques Ladet et Monsieur Yves Perret architecte.
Technique : Verres incolores de 8 mm thermoformés et peints à la grisaille, émaux et céments
Vitraux réalisés par les Ateliers Loire.