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Abbaye de Trizay, Trizay, France

Abbaye de Trizay, Trizay, France

  • 2012
  • 3, allée du Chizé 17250 Trizay

À sa fondation, à la fin du XIe siècle, le prieuré Saint-Jean-l ’Evangéliste dépend de la puissante abbaye de la Chaise-Dieu en Auvergne.

Le classement, en 1920, au titre des Monuments historiques, n’empêche pas la ruine progressive des bâtiments. Il faut attendre le rachat de l’ensemble par la commune en 1989 pour que soit entreprise sa restauration, qui va durer quinze ans. La restauration de l’église abbatiale a été achevée, de 1998 à 2004, par la matérialisation au sol du plan originel après une campagne de fouilles archéologiques, puis avec la création et la réalisation d’un ensemble de vitraux contemporains, créé par l’artiste Richard Texier pour l’abside de l’église ; aux ateliers Duchemin par Gilles Rousvoal.

Pour les absidioles de l’édifice, le maire Michel Doublet et son équipe en charge de l’abbaye de Trizay, avaient souhaité faire intervenir un autre artiste. Le maire s’était rendu à Brioude, à la basilique Saint-Julien et au monastère de Ganagobie, où avait œuvré Kim En Joong. C’est ainsi qu’en 2012, les vitraux du père Kim En Joong sont venus parfaire l’édifice en s’insérant dans les baies des absidioles.

Six baies ont été créées par l’artiste, quatre pour l’absidiole nord et deux pour l’absidiole sud. Comme pour Ganagobie, le peintre a choisi d’affranchir ses verrières du dessin des plombs traditionnels, et ce d’autant plus que les traits noirs du dessin peuvent s’assimiler aux sertissures de plomb et rythment l’ensemble. Ils en sont la colonne vertébrale et forment une calligraphie nouvelle, véritable rencontre entre l’Extrême-Orient et l’Occident, un pont entre l’art roman et l’art du XXIe siècle.

Les vitraux, ont été réalisés dans l’atelier Loire de Lèves ; chaque baie se composant ainsi d’une plaque unique. verres thermoformés de 8 mm peints aux émaux, grisaille et céments. 6 baies : 4 pour l’absidiole Nord et 2 pour l’absidiole sud ; 3,50 m2 au total.

L’artiste a peint directement sur ces verres, posés à même le sol de l’atelier, à l’aide de pinceaux traditionnels coréens utilisés en calligraphie. Il a humidifié le verre avant d’y organiser ses couleurs, émaux, céments et grisailles, obtenant par cette technique des effets proches de l’aquarelle, avec des transparences et des dégradés. Dilués avec de l’eau et mélangés à de la gomme arabique, les émaux sont d’abord étalés sur le verre. Lorsqu’ils sont secs, le peintre pratique la technique de « l’enlevé » : il pose, sur la zone à conserver, une feuille de papier avant d’en – lever la poudre d’émail le long du papier, ce qui explique les ruptures très nettes qui apparaissent sur le vitrail.

Le verre est alors mis au four à six cent soixante-dix degrés. À cette température, l’émail se vitrifie et la couleur obtenue reste transparente. Chacune des verrières a été cuite trois ou quatre fois, pour imprimer les différentes couleurs.

L’ancienne abbaye de Trizay est aujourd’hui transformée en un centre d’art contemporain, régie par une association. Elle appartient au réseau d’échange et de mutualisation Abbatia, créé en 2015, qui regroupe les abbayes de Nouvelle Aquitaine ouvertes au public.

Ouvert du lundi au vendredi de 14 h à 17 h.

Téléphone 05.46.82.34.25

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